Atelier de Philosophie Biarritz Côte Basque "Soyez vous-même, les autres sont déjà pris" O. Wilde

La bibliothèque des essentiels

Un atelier par mois, 8 séances dans l'année

Découvrir des essais essentiels du 20ème et 21ème siècles. Un essai par séance.

Le mercredi de 10h à 12h ou de 18h30 à 20h30

 

1) Le Crépuscule de la critique, Myrian Revault d’Allones

2) Rupture(s), Claire Marin

3) Sérénité : vieillir est un art, Whilhelm Schmid

4) Schizophrénie numérique, Anne Alombert

5) Le Goût du vrai, Etienne Klein

6) Du libéralisme autoritaire, Carl Schmitt, Hermann Heller, Grégoire Chamayou

7) La Justice au travail, Alain Supiot

8) Les Songes de la raison, Nicolas Grimaldi

 

Présentation des éditeurs :

1)

Si le XVIIIe siècle a été pour Kant « le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette », le temps où nous vivons signe le triomphe de la confusion à laquelle rien n’échappe. Mais la critique ne se limite pas à un exercice intellectuel et mental, la marque de ce qu’on appelle l’« esprit critique ». Elle est une attitude et même un geste, une manière de dire, de penser et d’agir et surtout une exigence politique. C’est l’une des conditions du vivre-en-commun et sa force aujourd’hui nous manque.

2)

Joyeuses ou tragiques, visibles ou cachées, les ruptures rythment notre existence. Comment les conjuguer avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles les multiples facettes de notre être ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ? Pour la philosophe Claire Marin, nous nous définissons autant par nos sorties de route que par nos lignes droites. Certes, naissances ou deuils, séparation ou nouvel amour fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes. Mais ils soulignent aussi la place de l'imprévisible, et questionnent notre capacité à supporter l'incertitude, à composer avec la catastrophe et, en les surmontant, à parfois démarrer une nouvelle vie.

Ce livre agit comme un baume pour nombre de lecteurs, aiguillonnés, enthousiasmés, compris. Télérama.

3)

Cultiver le goût des plaisirs et du bonheur, s’en remettre à des habitudes qui facilitent l’existence, accepter parfois de vivre avec la souffrance et préparer sa fi n, entretenir les liens étroits de l’amour et de l’amitié, atteindre la sérénité et la gaieté par le retour sur soi… Ce petit livre, au ton élégant et simple, aidera chacun à s’engager d’un bon pied sur la voie du troisième âge de la vie et à envisager ce temps positivement, avec humour et sagesse.

4)

Depuis l’émergence de l’informatique et de la cybernétique à la fin des années 50, jusqu’aux smartphones et autres objets connectés qui caractérisent aujourd’hui nos sociétés, les technologies numériques ont désormais envahi toutes les sphères de l’existence.

Nous n’avons pas encore pris la pleine mesure d’un tel bouleversement. À l’inverse, le modèle industriel de la Silicon Valley s’est imposé, à travers des dispositifs que leurs créateurs eux-mêmes ne semblent plus maîtriser. Alors que les discours transhumanistes ne jurent que par les progrès exponentiels des “machines intelligentes” ou de la “réalité virtuelle”, on ne compte plus les études scientifiques décrivant la nocivité des écrans ou les dangers des réseaux sociaux. Les dispositifs numériques fondés sur la collecte massive de données et la captation des attentions des usagers ont aujourd’hui donné lieu à toutes sortes de psychopathologies qui semblent menacer les facultés de pensée. Et si le mythe d’une intelligence artificielle réalisée par la révolution numérique servait tout simplement à dissimuler ses conséquences désastreuses ? Comment sortir de cette schizophrénie numérique ?

5)

"L'air du temps, en accusant la science de n'être qu'un récit parmi d'autres, l'invite à davantage de modestie. On la prie de bien vouloir gentiment "rentrer dans le rang" en acceptant de se mettre sous la coupe de l'opinion". Etienne Klein - La philosophie des Lumières défendait l'idée que la souveraineté d'un peuple libre se heurte à une limite, celle de la vérité, sur laquelle elle ne saurait avoir de prise : les "vérités scientifiques", en particulier, ne relèvent pas d'un vote.
La crise sanitaire a toutefois montré avec éclat que nous n'avons guère retenu la leçon, révélant l'ambivalence de notre rapport à la science et le peu de crédit que nous accordons à la rationalité qu'il lui revient d'établir. Lorsque, d'un côté, l'inculture prend le pouvoir, que, de l'autre, l'argument d'autorité écrase tout sur son passage, lorsque la crédibilité de la recherche ploie sous la force de l'événement et de l'opinion, comment garder le goût du vrai - celui de découvrir, d'apprendre, de comprendre ? Quand prendrons-nous enfin sereinement acte de nos connaissances, ne serait-ce que pour mieux vivre dans cette nature dont rien d'absolu ne nous sépare ?

6)

Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l'accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : " État fort et économie saine ".
Mobilisant des " moyens de puissance inouïs ", le nouvel État fort, promet-il, ne tolérera plus l'" émergence en son sein de forces subversives ". Ce pouvoir autoritaire musèlera les revendications sociales et verticalisera la présidence en arguant d'un " état d'urgence économique ".
Lorsqu'il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s'agit. Peu avant de prendre le chemin de l'exil (il mourra en Espagne l'année suivante), il laisse un court article qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l'invention d'une nouvelle catégorie, un " libéralisme autoritaire ".
Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français, assortis d'une présentation qui éclaire les rapports méconnus entre Schmitt et les pères fondateurs du néolibéralisme.

7)

De Solon aux gilets jaunes, l’expérience maintes fois répétée dans l’histoire nous enseigne que l’injustice, lorsqu’elle dépasse certaines bornes, engendre inévitablement la violence et menace la paix, aussi bien entre les nations qu’en leur sein. La justice sociale n’est pas un supplément d’âme pour des idéalistes au bon cœur, mais un gage de stabilité pour des politiques réalistes. L’histoire peut-elle aussi nous apprendre ce qu’est la justice ? Ou bien ne nous laisse-t-elle voir que les funestes effets de son absence ?

8)

Nous a-t-elle assez fait rêver, la philosophie ! Pourtant, combien d'exemples nous rappellent que la raison est impuissante par elle seule à combler les attentes de la philosophie. Aussi n'y a-t-il rien de plus surprenant que de remarquer avec quelle étrange facilité elle s'en remet à l'imaginaire pour répondre aux questions qu'elle se pose. C'est ce en quoi consistent précisément ces Songes. En décrivant et en analysant quelques-uns d'entre eux, c'est la face obscure de la raison que Nicolas Grimaldi s'efforce de mettre en lumière dans ce brillant essai.